Javais un ami. Il s'appelait Serge. Durant
plus de dix années nous nous sommes
rencontrés une ou deux fois par semaine pour
discuter de sujets inhabituels. Serge était
passionné par le monde de létrange.
Il avait eu loccasion de suivre les cours d'un
professeur de physique, ancien élève de
Madame Curie, qui professait que notre monde était
beaucoup plus étrange que nous ne le
soupçonnons à priori. Le professeur Rameau
de Saint Sauveur, puisque tel était son nom,
parlait de mondes parallèles, de portes de passage
dun monde à un autre. Il parlait de mondes
antimatière, dextra-terrestres et de leurs
engins quil appelait vihmnas, et encore de bien
dautres sujets liés à la Tradition,
comme lAlchimie ou la Science des Druides... Et
Serge, qui avait été
lélève de ce professeur, était
intarissable sur ces sujets et sur beaucoup dautres
liés à lhistoire des civilisations et
des religions. Il faisait ma joie de ces soirées
que nous passions ensemble. Longtemps, nous avons
essayé de percer de grands secrets.
Un jour, Serge arriva à la maison avec, entre
les mains, une boîte étrange. Il me
déclara, dun air mystérieux : «
à lintérieur se trouve
lémeraude des philosophes ». Je
découvris un sel vert que je reconnus
immédiatement. Sage fut étonné que
je perce si vite son secret. Et ce fut le point de
départ dune longue démarche que nous
parcourûmes ensemble dans notre quête commune
pour découvrir le grand secret des alchimistes.
Dix années plus tard, après de longs
travaux, nous avons convenu que le sel vert
présenté jadis comme lémeraude
nétait pas le véritable sel des
philosophes. Mais Serge, par son geste, mavait
permis de prendre conscience que lalchimie
était une science aussi concrète que notre
physique et notre chimie. Avant ce jour, javais
participé à des conférences sur
lalchimie et, chaque fois, jétais
ressorti avec le sentiment que cette science était
bien étrange et sans réalité
concrète. Serge mavait permis de changer
dopinion.
Aujourdhui, il est parti vers cet autre monde
dont il essayait de percer les mystères. Il
était encore jeune, mais considéra sans
doute quil avait terminé sa mission ici bas
et quil était temps pour lui doeuvrer
avec des outils nouveaux, depuis dautres
lieux...
C'est en souvenir de cet Ami que je vous offre le
fruit de mes recherches poursuivies, sans lui, durant de
longues années. Et s'il ne m'est pas encore permis
de déclarer la réalité de la
transmutation métallique et de l'élixir de
longue vie, peut-être trouverez-vous au travers de
cette étude la base de ma conviction de la
réalité d'une Science qui demeure avant
tout une quête vers la connaissance de ce que nous
sommes et des lois qui régissent le fonctionnement
de l'univers.
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