L'ALCHIMIE, SCIENCE DE LA PURETE
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Nous allons dans ce chapitre vous entretenir d’une connaissance que redécouvre aujourd’hui la science officielle et de l’importance qu’elle revêt pour nous-mêmes, dans la recherche de notre propre réalisation : la pureté.

Il est prouvé que certains corps matériels acquièrent des caractéristiques physiques et chimiques tout à fait particulières et parfois étonnantes lorsque leur degré de pureté atteint et dépasse certaines valeurs. De multiples techniques de purifications ont été découvertes afin d’éliminer des corps, les éléments non désirables qui les empêchent de manifester leurs véritables caractéristiques. La distillation est l’une de ces techniques et nous savons que l’eau, par exemple, distillée trois fois devient si corrosive qu’elle attaque et dissout le récipient dans lequel elle est contenue et qu’il fallut inventer des contenants spéciaux afin de la conserver. Les techniques de cristallisation fractionnée donnent des sels d’un haut degré de pureté, lesquels utilisés en médecine ont, suivant le degré atteint, des efficacités plus ou moins grandes dans la lutte contre la maladie. Lors de la purification des métaux, les techniques modernes, comme celle de la zone fondue, permettent d’obtenir des corps très purs dans lesquels subsiste moins d'un millième de gramme d’impuretés dans un kilogramme de métal.

Ainsi le fer, soumis à ces techniques, de gris qu’il était devient d’un blanc très pur et éclatant, aussi inaltérable aux agents chimiques que l’or le plus pur. Il n’est plus oxydé par l’oxygène de l’air et se trouve libéré de cette lèpre qu’est la rouille du métal imparfait.

Si nous raisonnons par analogie, nous pouvons supposer que nos propres caractéristiques deviendront bien différentes de ce qu’elles peuvent être aujourd’hui, le jour où nous aurons réussi à atteindre un niveau de pureté suffisant. Il nous faut tout d’abord acquérir la pureté de la pensée qui nous guide tout au long de notre vie dans les actions que nous menons pour nous-mêmes et ceux qui nous entourent. Il faut que nous apprenions à penser juste et pur, sans nous laisser influencer et spolier par les pensées et les actes d’autrui, si nous voulons atteindre cette pureté qui révélera en nous des caractéristiques bien différentes de celles qui étaient les nôtres, lorsque nous nous laissions gouverner par le flux et le reflux des pensées extérieures à nous-mêmes. Ainsi il nous faut devenir le maître de nos pensées et de nos actes afin de révéler en nous ces possibilités insoupçonnables liées au degré de pureté atteint. Ce long apprentissage de la maîtrise et de la pureté requiert que nous pensions et agissions par nous-mêmes, mais aussi que nos pensées et nos actions soient dirigées dans le sens du bien.

Afin que la purification ait lieu, il faut passer par le stade de l’analyse de l’expérience et de l’élimination des erreurs. Dans toutes les techniques physiques de purification, que ce soit la distillation, la cristallisation fractionnée ou la technique de la zone fondue, il faut renouveler l’expérience de très nombreuses fois et il faut aussi, pour que le résultat soit atteint, que les scories ou les impuretés soient rejetées ou éliminées. L’analogie est encore parfaite. Notre propre purification ne peut s’effectuer en une seule expérience. Ce n’est qu’après des expériences renouvelées que nous pouvons espérer une plus grande pureté, mais aussi, à la condition que l’expérience ait été comprise et que l’élimination des erreurs ait été effectuée.

Les techniques matérielles de purification demandent des tours de main, des savoir-faire qu’il faut apprendre. De même, l’analyse de nos expériences et l’élimination de nos erreurs demandent un certain savoir-faire, des connaissances qu’il faut acquérir. Parmi celles-ci nous en rappelerons une qui nous semble primordiale pour une juste analyse : celle de l’entière responsabilité. Il faut que nous comprenions et que nous acceptions que tout ce qui nous arrive, en bien comme en mal, nous le devons à nous-mêmes, entièrement, totalement, et nous devons essayer de découvrir, surtout si l’expérience fut douloureuse, non pas ce qui a pu faire agir telle ou telle personne qui participa avec nous à l’expérience, mais ce que nous avons fait nous-mêmes pour la mériter. Et surtout ne jamais juger, ni accuser d’autres personnes de ce qui nous arrive de fâcheux ou de désagréable. Et si nous découvrons l’erreur ou l’incompréhension à l’origine de notre douloureuse expérience, alors nous aurons éliminé l’une des scories de notre être et participé à sa purification. Nous l’aurons rapproché du moment où il aura atteint un niveau suffisant pour que se manifestent les vraies caractéristiques de l’être intérieur.

Pour notre pierre, il en est de même. Ce n’est qu’après de longues et parfois fastidieuses opérations de purification alchimique que nous pouvons espérer qu’elle manifeste les véritables caractéristiques de son règne.

Or, de même disposons-nous des moyens nécessaires à notre purification, de même notre matière première dispose-t-elle de tout ce qui lui est nécessaire pour atteindre son but. « Tout est dans le mercure », répètent les meilleurs auteurs.

Jamais nous ne parviendrons à progresser vraiment si nous n’apprenons à fortifier notre esprit et si nous n’éliminons toute pensée qui ne lui appartienne en propre. Et, de la même façon, nous ne permettrons à notre pierre de progresser, si nous n’avons su la doter, dès le départ, d’un esprit fort et vigoureux et, pour cela, rejeter au loin la tentation d’utiliser des matières qui ne lui soient proches par la nature.

 

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