Saint Antoine et Saint Paul
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Nous découvrons le repas de Saint Antoine et de Saint Paul. Les deux saints se partagent le pain qu’apporte chaque jour à Saint Paul un corbeau. Nous remarquons au-dessus des deux personnages un groupe de trois feuillages et de chaque côté le soleil et la lune.

Les feuillages sont stylisés en forme de lys. En bas, devant le four où cuisent deux coupes, nous apercevons deux vases à long col. Nous avons ici un ensemble symbolique complet. Tout d’abord la lune et le soleil représentent notre soufre et notre mercure. Le lys représente notre pierre au blanc. Les deux vases, l’un le vase de la nature et l’autre le vase de l’art, symbolisent nos deux voies, l’une humide et l’autre sèche. Dans l’épître de Saint Paul à Timothée, il est écrit : « Dans une grande maison il n’y a pas seulement des vaisseaux d’or et d’argent, il y en a aussi de bois et de terre. Les uns sont réservés aux usages honorables et les autres aux usages vils ».

 
Mais afin d’apporter notre propre contribution à l’enseignement ésotérique des chapiteaux de la Madeleine, nous ferons remarquer que les deux saints qui représentent aussi chacune des voies, se partagent le même pain et que celui-ci leur fût apporté par un corbeau. Or ce corbeau, représentant la coloration bleu foncé ou noire, est le sceau canonique de l’oeuvre. Nous invitons donc le chercheur à ne pas dédaigner le noir volatil, car tous les philosophes lui attribuent les vertus les plus grandes et les plus rares et le reconnaissent comme un véritable « Don de Dieu ». Nous lui recommandons cependant de suivre les sages conseils de Fulcanelli et d’attendre prudemment la manifestation de la verte couleur après celle du noir corbeau.

Nous retrouvons le même thème au chapiteau 44 de la nef, au bas côté nord, mais l’athanor a disparu et se trouve remplacé pa une plante que nous identifions au nostoc, ce cryptogame appelé trémelle.

D’aspect verdâtre, souvent gonflé de rosée, il se dessèche sous l’action des rayons solaires. Mais surtout, le nostoc naît la nuit, a besoin de la nuit pour se développer. C’est l’une des raisons qui poussèrent les anciens alchimistes à prendre ce champignon comme symbole de leur matière première, sujet de leur grand œuvre et réceptacle de l’esprit universel.

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