Nulle part dans la nature on ne rencontre pareil
phénomène car il ne fait aucun doute que la
représentation imagée nest pas celle
dun volcan. En effet, les jets de matière ne
proviennent pas dun cratère unique, mais
semblent séchapper de toute part en une
gerbe dun rouge étincelant, sans aucune
fumée, par ailleurs.
Quelle cause secrète pourrait donc provoquer
pareil phénomène ?
Nest-ce pas cette même cause qui fait dire
à Kamala-Jnana, dans « Comment Dieu
créa lunivers » : « Parfois
également quelques mondes plus incandescents que
les autres arrivent à extirper de leur sein des
jets de lave en fusion. Ils les projettent alors dans
lespace sous laspect dune pluie de
sang, de lave, mais au contact dune zone moins
chaude, ce feu se transforme en vapeur, condense et
retombe sur la masse asséchée qui se teinte
en la buvant ».
Selon la genèse, la terre, en ses
débuts, était environnée de
ténèbres et seul à sa surface se
mouvait lesprit de Dieu. La terre
représente, dans notre petit monde, notre «
Materia prima » ou pierre des philosophes quil
ne faut pas confondre avec la pierre philosophale. Puis
Dieu dit : « que la lumière soit! Et la
lumière fut, et Dieu vit que la lumière
était bonne et Dieu sépara la
lumière des ténèbres ».
Sans doute lartiste a t-il voulu attirer
lattention du chercheur sur cette phase capitale de
loeuvre qui veut quil apprenne et sache
extraire de son chaos primordial sa « lumière
des sages », cest-à-dire cette
matière qui rutile lorsquon lextrait
de sa gangue noirâtre par une ingénieuse
industrie.
Mais allons au-delà de la phase qui nous est
ici présentée afin dindiquer au
chercheur comment se présente cette lumière
des sages après quelle soit extraite,
projetée hors du chaos primordial. Pour cela,
empruntons un nouveau passage à Kamala-Jnana :
« A mesure que la matière se refroidit, les
vapeurs se condensent et retombent en grosses gouttes sur
la terre. Bientôt, sous ces eaux qui
pénètrent jusquau centre des mondes
miniatures, la terre est submergée, dissoute. Les
corpuscules solides se changent en vase pendant que
leau de feu, ayant tiré la quintessence de
la trinité terrestre surnage au-dessus, sous forme
dune huile rougeâtre frangée
dor. Lartiste verra quil y a deux
sortes de liquides ». Kamala-Jnana fournit ensuite
une information précieuse au sujet du superflu qui
demeure au fond du vase, après la
décantation de lun de ces liquides : «
Lartiste rassemblera en un seul lieu, dans un seul
récipient bien bouché, le précieux
liquide. Puis quand il aura coupé la tête de
son corbeau, il verra apparaître sa terre adamique
sous forme de sable très fin, très noir et
très puant ».
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