A la gauche du tableau central, un tableau plus petit représente une table recouverte d’une nappe pourpre frangée d’or. Sur cette table se trouve un objet dont la structure paraît cristalline et pyramidale. La devise de ce tableau : « Plus de solidité que d’éclat ».

 

Sommaire Suite

 

 

Il semble bien que ce tableau ait pour objet la marche du soleil des sages dans l’ouvrage philosophale.

Nous savons que cette marche, telle que l’enseigna Fulcanelli, est réglée par ce cristal inconnu appelé sel de sapience, esprit ou feu incarné. Or ce cristal est ici posé sur une table. On connaît, dans la tradition, l’importance de l’antique table smaralgine. Celle-ci se composait, disait-on, de deux colonnes de marbre vert et d’une plaque d’émeraude artificielle. Cette fameuse table, qui pourrait bien d’ailleurs n’avoir jamais existé en dehors de l’imagination des vieux maîtres, était appelée émeraude des philosophes, ainsi que la rosée du printemps. Le nom même de cette matière évoque la couleur verte et c’est cette couleur franche qui permit, selon Arnauld de Villeneuve, de lui donner tous les épithètes qui dérobent au profane sa véritable nature. On l’a dotée, nous dit-il, du nom des arbres, des feuilles, des herbes, de tout ce qui présente une coloration verte : « afin de tromper les insensés ». Notre émeraude qui reçut le nom de vitriol philosophique reçut aussi celui d’huile de victoire, et certains, jouant à dessein sur l’assonance, l’ont dénommée huile de verre.

Nous avertissons le lecteur qu’il y a lieu de ne point confondre la couleur du brin d’herbe qui fournit son support à la rosée printanière, avec la couleur de notre chaos, duquel s’élève notre rosée céleste. Nous l’invitons aussi à réfléchir aux raisons qui poussèrent le philosophe à recouvrir la table d’une nappe pourpre frangée d’or et non pas verte, comme la tradition l’eût exigé.

Sommaire Précédent Suite