Symbole identique à celui de lhorloge,
la montre sert à mesurer le temps. Prise pour
hiéroglyphe du temps, elle est ainsi
regardée comme lemblème principal du
vieux Saturne. Cest en effet grâce au temps
que la lumière sera, peu à peu,
dispensée. Aussi est-ce la raison pour laquelle
figure-t-on le temps, seul maître de la sagesse,
sous laspect de vieillards ou de philosophes las et
fatigués. Le nom même de Saturne
dévoile un secret capital, car il désigne
aussi la clef majeure du grand art, ce menstrue universel
dont il précise la qualité, en même
temps que la matière obscure et la nature
primordiale.
Ainsi se trouvent unis ces deux symboles pour
préciser les liens secrets qui lient les deux
mercures indispensables à la réalisation du
grand oeuvre.
Nicolas Valois nous révèle que «
notre eau divine est appelée la clef,
lumière, Diane, qui esclaire dans
lespoisseur de la nuit, car cest
lentrée de tout loeuvre et celle qui
illumine tout homme ». Les anciens avaient pour
coutume de noter leur mercure des noms de « clef
» et « colonne de loeuvre ». Car
cest en celui-ci que les éléments
sassemblent dans leur proportion convenable et leur
qualité naturelle. Cest de lui que tout
provient car seul il a le pouvoir de dissoudre et de
mortifier les corps. Mais ils donnaient aussi le nom de
« clef » à tout liquide et menstrue
propre à réaliser la dissolution dune
base. Ainsi le vitriol philosophique empruntait-il aussi
son symbole à celui dune clef, seule capable
douvrir lentrée secrète du
temple.
Dans « Hermès dévoilé »
de Cyliani, la nymphe céleste qui lui montre la
voie lui glisse dans la poche, à lexemple de
Médée, un bocal bouché contenant la
liqueur nécessaire à détruire la
fermeture du temple où deux vases sacrés
sont gardés par un dragon.
Dans « La clef du cabinet hermétique
», un auteur anonyme du XVIII ème
siècle, écrit à ce sujet : « Si
vous laissés écouler cette eau, vous y
verrés de vos propres yeux lor brillant dans
son premier être, avec toutes les couleurs de
larc en ciel ».
Et nous ne voudrions pas omettre de citer Basile
Valentin qui, dans « les douze clefs de la
philosophie », nous donne une précieuse
information sur lutilisation de la clef : « le
roi parcourt six villes au firmament céleste et
fixe sa demeure dans la septième, car le palais
des rois, en ce lieu, est orné de tapis dor.
Si tu comprends maintenant ce que je dis, alors tu as
ouvert par cette clef la première porte et tu as
franchi lobstacle du verrou ».
Nous voici donc, dès le départ,
grâce à ce surprenant ensemble qui orne la
cheminée, au coeur même du problème
alchimique. Et s'il plut au philosophe de soumettre ces
énigmes à notre sagacité,c'est pour
nous dévoiler les caractéristiques
secrètes des principales matières qui
entrent dans la réalisation du grand oeuvre
alchimique.
Fulcanelli certifie, avec les meilleurs auteurs,
« que deux corps suffisent pour accomplir le
magistère, du début à la fin. Si
nous devons en admettre un troisième, nous le
trouverons dans celui qui résulte de leur
assemblage et naît de leur destruction
réciproque. Car vous aurez beau chercher,
multiplier les essais, vous ne trouverez jamais
dautres parents de la pierre que les deux corps
susdits, qualifiés principes, desquels provient le
troisième, héritier des qualités et
vertus mixtionnées de ses géniteurs ».
Trouvez donc le soufre et le mercure des philosophes, le
sel ou sperme de la nature étant inclus dans
lun deux. Unissez les sous le voile des
ténèbres et sublimez plusieurs fois afin
den extraire notre eau divine, mère de nos
jumeaux hermétiques et clef majeure du grand
oeuvre.
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