Le tableau qui suit nous présente une image très souvent utilisée en alchimie, celle du Phénix qui jouit, selon la légende, du privilège extrême de renaître de ses cendres. Ici, l’artiste peint le bel oiseau les ailes majestueusement écartées, au centre de son bûcher en flamme, avec pour devise : « Mourir pour ne pas mourir ».

 

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Devise ô combien contradictoire si elle n’était appliquée à la science qui nous préoccupe. C’est par la mort que notre pierre peut en effet renaître, plus puissante qu’elle n’était auparavant. Et si elle ne passe par cette phase indispensable, jamais elle ne pourra atteindre le but fixé par son destin.

Aussi est-ce la raison pour laquelle tous les philosophes insistent tant sur la nécessité absolue de la mort matérielle. Fulcanelli nous le dit avec beaucoup d’insistance : « c’est en effet par elle que l’esprit impérissable et toujours agissant, brasse, crible, nettoie et purifie le corps ». Quel dommage que son troisième ouvrage « la fin de la gloire du monde » ne fut jamais édité car il nous eût, sans aucun doute, révélé de précieuses informations sur l’un des aspects de la mort par le feu que nous rappelle l’image de notre phénix, en complément de la mort par l’eau qu’il expliqua par contre, avec beaucoup de détails.

Et s’il vous vient entre les mains cette œuvre récente qui usurpe ce titre, oubliez la vite, ainsi que son auteur qui révèle plus de talent dans l’art de la mystification que dans l’art d’Alchimie.

La dissolution, appelée mort par les vieux auteurs, s’affirme comme la première et la plus importante des opérations de l’oeuvre, celle que l’artiste doit s’efforcer de réaliser avant toute autre. Mais la mort par le feu, symbolisée par notre phénix est une clef tout aussi importante. Car il est dit que « les cieux et la terre d’à présent sont gardés avec soin par la même parole et sont réservés pour être brûlés par le feu au jour du jugement et de la ruine des impies... Or comme un larron vient durant la nuit, aussi le jour du Seigneur viendra tout d’un coup. Et alors, dans le bruit d’une effroyable tempête, les cieux passeront, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre sera brûlée avec tout ce qu’elle contient... Car nous attendons, selon la promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans laquelle la justice habitera ».

Afin de parfaire votre connaissance de l’oiseau hermétique, nous vous invitons à découvrir les écrits de plusieurs auteurs rapportés dans les « demeures philosophales ». Vous y découvrirez ce récit allégorique que fit Cyrano Bergerac dans ce merveilleux langage des oiseaux qu’il possédait si bien et dont nous retrouvons l’empreinte même sur le tableau de Bussy Rabutin.

Notre étude ne suit pas l’ordre de disposition des tableaux dans la salle. Si l’étudiant désire découvrir de ses propres yeux l’ordonnancement de ce travail si secret, il n’a guère d’efforts à faire car le château de Bussy Rabutin, situé dans un petit village de Bourgogne du même nom, à quelques kilomètres de « Les Laumes », non loin de Montbard, est ouvert à tous ceux qui souhaitent le découvrir. Notre étude demeurera volontairement morcelée, car il nous est ainsi possible de transmettre beaucoup plus d’informations. Ceux qui déjà, auront pris la peine d’acquérir les rudiments nécessaires à l’étude de la sainte science, pourront découvrir au travers de nos écrits et des tableaux de Bussy Rabutin les jalons qui leur permettront de progresser.

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