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C’est un tableau double dont nous allons maintenant entreprendre l’étude. Chacun représente un lys immense au centre d’un jardin à la française, sur fond de collines. Sur le premier tableau, le lys tire sa vigueur d’un ciel clair, ensoleillé et proclame : « sa vue me donne la vie ». Sur le second tableau, le lys, tout flétri de l’absence du soleil, nous dit : « son absence me tue ».

La fleur de lys héraldique a toujours correspondu, dans la science que nous étudions, à la rose hermétique. L’un comme l’autre de ces symboles, joints à la croix, servent d’enseignes ou de blasons aux chevaliers pratiquants ayant, par la grâce divine, réalisé la pierre philosophale. Notre lys représente la lune qui reçoit les rayons du soleil et les conserve secrètement en son sein. Elle est la dispensatrice de la substance passive que l’esprit solaire vient animer. Aussi n’est-il pas étonnant que notre artiste ait pu ainsi faire parler la fleur du grand oeuvre.

 

 

 

 

Fulcanelli parle de « cette première rose, noire en vérité, qui est demeurée ici-bas comme une parcelle du chaos élémentaire. C’est d’elle, cette fleur des fleurs, que nous tirons notre gelée blanche, laquelle est l’esprit qui se meut sur les eaux et le parement blanc des anges. C’est aussi le miroir de l’art, le flambeau, la lampe ou la lanterne ». Basile Valentin, quant à lui, parle, dans « les douze clefs de la philosophie », de cette autre fleur sublime et admirable : « c’est la rose de nos maîtres, de couleur pourpre, et le sang rouge du dragon. C’est de plus le manteau pourpre, extrêmement feuillu dans notre art, par lequel la reine de salut est couverte et duquel tous les métaux pauvres, par la chaleur, peuvent être enrichis ».

Notre reine est aussi figurée par la vierge mère, personnification de la substance primitive que l’on dénomme aussi la rose mystique, parmi d’autres dénominations telles que : le miel symbolique, la toison de Gédéon, la porte du ciel, la maison de l’or...

Et pour terminer l’étude de ces deux tableaux, nous attirerons l’attention du chercheur sur la relation qu’il peut y avoir entre la rose première et l’eau céleste printanière. Saint Exupéry écrit, dans « le Petit Prince », une phrase qui contient un sens alchimique que l’auteur n’a peut être pas voulu, mais qui est très profond : « Et cependant, ce que les hommes cherchent, pourraient être trouvé dans une seule rose ou un peu d’eau ». Il est vrai, qu’entre la rose et l’eau, il y a un mariage d’amour dont l’enfant est la rosée.

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